6.17.2009

Les Franc-Maçons au Congo

[...] Or, la Franc-Maçonnerie, Institution affirmant travailler à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité ; le Franc-Maçon ne peut raisonnablement prétendre se manifester en dehors de l’entité essentiellement politique qu’est la société ; il est lui-même un Etre social et comme tel, il se sert de la politique plus ou moins consciemment à la manière de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, et cela, depuis les origines.

C’est le lieu de s’interroger sur la possibilité d’une réelle contribution de la Franc-Maçonnerie au processus de la solidarité nationale et de paix, si l’on s’ingénue hypocritement d’ailleurs à privilégier le caractère tabou ou délétère que paraît revêtir la politique, alors que tout le monde le sait jusque y compris les profanes, que la politique a littéralement envahi les Parvis, et cohabitent avec nous sur les Colonnes dans la quasi-totalité des Loges. Les Francs-Maçons Congolais doivent prendre garde de ne pas tomber dans ce dogmatisme conduisant à une représentation manichéenne, réductionniste et simplificatrice qui consiste à dissocier les conflits sociaux de leurs causes, qui sont en réalité le fait des hommes et des femmes. [...] La première des solidarités et la plus simple, c’est l’amitié. J’ai déjà mentionné que l’homme était un animal politique, autrement dit fait pour la société, et cela provient de sa nature même, de son être qui est sans fin. Saint Thomas définissait l’amitié comme étant un amour de bienveillance mutuelle fondée sur une certaine communication. La Bible, ce Livre Sacré pour la plupart d’entre nous et sur lequel beaucoup prêtent Serment, nous dit dans Psaumes 133 :« Voyez ! Qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter en frères tous ensemble ! »

Alors, puisque tout en étant régie par le même Serment et les mêmes principes, la Franc-Maçonnerie héberge des barrières qui divisent l’Ordre en : Maçonnerie prétendue régulière, Maçonnerie Mixte, Maçonnerie tantôt strictement masculine tantôt strictement féminine, interdisant ainsi la convocation des Réunions communes ; il ne nous reste plus qu’à suggérer la convocation rapide d’une concertation entre Obédiences pour la confection d’un code de conduite qui contiendra des propositions concrètes pour le retour définitif de la paix et sur un processus de solidarité nationale, timidement suggéré par la classe politique et auquel curieusement la Franc-Maçonnerie, pourtant responsable de cette conflictualité est absente. Ce code de conduite sera ensuite déposé par une délégation interobédiencielle auprès du Président de la République, en le plaçant devant ses responsabilités.

Ce sera l’occasion de nous rappeler à nous même que le seul fait de nous réunir assidûment en Loge, notre attachement aux principes qui président à l’émancipation sociale de l’humanité, notre générosité philanthropique, la ponctualité dans l’acquittement des cotisations, ne suffisent pas à faire de nous des Initiés et par conséquent permettre d’accomplir l’intégralité de nos devoirs envers l’Ordre, envers nous-mêmes et envers l’humanité. On dit que la Loge maçonnique est une microsociété particulière. En Tenue comme en dehors, ses membres ne sont pas seulement réunis mais unis. Cette union est soudée à la fois par le Serment qu’ils ont prononcé lors de l’Admission, par les Rituels qu’ils pratiquent.

Les éléments nécessaires à une paix véritable et durable résident dans la suppression de tout ce qui incite à la division et qui dégénère en conflit. C’est le devoir qui nous échoit, la mission qui nous incombe individuellement et collectivement. Combien de Francs-Maçons en effet réalisent que la mission véritable et peut être même l’unique mission de la Franc-Maçonnerie en tant qu’Ordre Initiatique, consiste à indiquer la Voie, répandre la lumière pour éclairer le Sentier et tendre une main secourable. Combien réalisent que nos trois Grades Symboliques correspondent d’un point de vue ésotérique aux trois stades de l’évolution de la pensée humaine : l’intuition pour l’Apprenti, l’analyse pour le Compagnon et la synthèse pour celui qui crée autrement dit le Maître ? [...]

In http://www.congopage.com/article6328.html